Le mardi 20 septembre 2016, à la MSHS de Poitiers

Saliou Dit Baba Diallo soutiendra sa thèse pour l’obtention du doctorat en Histoire Moderne et Contemporaine intitulée :

Bakel (Sénégal) : trajectoires d’une ville de la moyenne vallée du fleuve Sénégal (XVIIe-XXIe siècles)

Membres du jury :

  • M. Ismaïla CISS, Maître de Recherches à l’Institut Fondamental d’Afrique noire (Sénégal)
  • M. Ousseynou FAYE, Professeur à l’Université Cheikh AntaDiop (Sénégal), (co-directeur)
  • Mme Odile GOERG, Professeur à l’Université de Paris 7 (France)
  • M. Patrick GONIN, Professeur à l’Université de Poitiers (France), (co-directeur)
  • Mme Nathalie KOTLOK, Maître de Conférences (HDR) à l’Université de Poitiers (France)
  • M. Yann SCIOLDO-ZÜRCHER, Chargé de Recherche au Centre National de la Recherche scientifique (France)

Résumé :

À la place d’une approche monographique prédominante dans le champ de l’historiographie africaine en général et sénégalaise en particulier, cette thèse propose un modèle de ville dont la trajectoire se situe à cheval entre un schéma homogène et un modèle cosmopolite linéaire. À partir du cas de la ville de Bakel (Sénégal), cette étude interroge, dans le temps du long, le lien entre l’histoire du peuplement, l’histoire coloniale et l’histoire des migrations internationales, en mettant l’accent sur les logiques de ruptures et de continuités. S’inscrivant dans la lignée des travaux sur la microhistoire, notre approche prête l’attention aux logiques clientéliste, différentielle et compétitive, aux liens de parenté, aux ressources internes propres aux familles et à leurs expériences subies et vécues. Il s’agit donc de penser la ville à partir des trajectoires familiales, réadaptées aux évolutions macroscopiques. Ainsi, les résultats d’une analyse historique de la « longue durée » montrent que Bakel a porté d’abord l’image d’un territoire « indigène » marqué par une coexistence évitée entre un « modèle wolof » et un « modèle soninké » du XVIIe au XIXe siècle. Ensuite, elle a porté l’empreinte d’un « territoire français » dès le début du XIXe siècle. De la période d’indépendance de 1960 jusqu’aux années 1990, Bakel a été cet espace qui a sécrété des expériences coloniales, migratoires et sédentaires, inscrites à la fois dans des logiques de ruptures et de continuités. Depuis les années 1990, avec la mondialisation, le processus d’urbanisation de Bakel a subi une transformation singulière, faisant de cette ville un espace d’expression des identités plurielles. L’analyse des trajectoires familiales, articulée aux évolutions macroscopiques de la ville de Bakel, a permis de modifier un regard homogène attribué à ce territoire, qualifié de « pays soninké ».

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