A propos

Doctorant en Géographie
Charles.mbatsogo.mebo@univ-poitiers.fr

Profil :
Charles Simplice Mbatsogo Mebo est diplômé de l’Académie de Diplomatie du Cameroun (IRIC) en  politiques migratoires. Il a exercé pendant un an dans le domaine de l’action humanitaire et du plaidoyer au sein du Programme des Volontaires des Nations Unies au Cameroun. Il a démarré en août 2018 un doctorat en Géographie portant sur la gouvernance des migrations de retour au Cameroun, au laboratoire MIGRINTER CNRS / Université de Poitiers sous la direction du Pr. Pierre Kamdem. Il est passionné d’écriture et de communication pour le développement. Il est par ailleurs fondateur d’une association dénommée Green Life Act qui promeut l’économie circulaire et apporte une assistance multiforme aux personnes vulnérables (enfants de la rue, personnes âgées, orphelins sans abris et réfugiés) au Cameroun.

Titre provisoire de la Thèse : Politique de gestion des migrations de retour au Cameroun: Cadre stratégique et perspectives pour le codéveloppement
Directeur de thèse : Pr. Pierre Kamdem

Résumé : Le but de cette recherche est d’étudier les processus de construction de la politique migratoire des communautés diasporiques de retour au Cameroun. Elle interroge les acteurs, les déterminants et les enjeux de la migration de retour, mais aussi les stratégies nationales et internationales déployées pour gérer cette question transversale. Ce projet s’inscrit dans l’approche analytique du « policy-making process » et du « migration management » en intégrant la dimension transnationale du phénomène des retours. Enfin, cette recherche se propose d’analyser les contraintes à l’action publique à matière de promotion des retours ainsi que les solutions pour un cadre stratégique propice au codéveloppement en contexte africain.

Mots-clefs  : politique migratoire, retours, cadre stratégique, codéveloppement, transnationale
Terrains d’enquête : Cameroun, France, Allemagne

Contexte et problématique
Depuis quelques décennies, les relations entre migration et développement sont un sujet qui connait un regain d’intérêt, la préoccupation principale étant de connaitre l’impact de l’émigration sur le développement économique et social des pays du Sud et de savoir comment atténuer ses conséquences négatives tout en encourageant ses aspects positifs. Si les migrants peuvent contribuer au développement de leur pays d’origine par leurs transferts de fonds, qui ont fait l’objet de nombreux débats et études, ils peuvent aussi y participer par leurs transferts de connaissances et leur réseau de relations. Fort de cet engagement multiforme dans leur pays d’origine, les migrants internationaux apparaissent aujourd’hui comme des acteurs de la coopération internationale décentralisée et leur prise en compte dans les politiques nationales témoigne de leur importance pour le développement des Etats.L’accompagnement des migrants de retour dans leur pays d’origine par les Etats du Nord constitue depuis plusieurs décennies un élément de la gestion des flux migratoires. Ces aides au retour et à la réinsertion ont pris des formes variées et ciblent un public ayant gagné en hétérogénéité : des populations en situations irrégulières ou en détresse aux étudiants ou jeunes professionnels diplômés et à la recherche d’une réinsertion économique dans leur pays d’origine. En lien avec le durcissement des politiques migratoires européennes, de nouveaux régimes d’aide au retour sont institués par les agences des Etats à la fois dans le pays d’accueil et dans le pays d’origine des migrants. Ces aides impliquent aussi bien l’accompagnement social, l’aide à la recherche d’emploi que la réinsertion économique par la création et le développement d’entreprises.
Sur Internet et dans les médias traditionnels, les histoires de migrants de retour se multiplient, donnant plus de visibilité à ce mouvement du Nord vers le Sud. Si en Europe, les politiques de retour semblent bien ancrées et opérationnelles, il reste que les pays africains dans la plupart n’ont pas encore développé une véritable politique pour la réinstallation et l’accompagnement de leur diaspora de retour. De même, peu de travaux de recherche ont été consacrés à ce phénomène longtemps considéré comme un chapitre marginal de la migration. En effet, le Cameroun, acteur des relations internationales, ne dispose pas encore d’une politique publique concernant les retours malgré la volonté du gouvernement de mettre en place une nouvelle politique migratoire depuis 2008 qui intègrerait cette problématique. Par ailleurs, il n’existe pas une coopération franche entre les partenaires internationaux et l’Etat et une coordination efficace en matière de gestion des retours. En outre, les programmes nationaux d’aide au retour sont souvent embryonnaire voire inopérant. De fait, les migrations de retour au Cameroun sont en grande partie gérées par les partenaires internationaux qui abordent chacun divers pans de l’accompagnement. Face à ces constats, la nécessité d’analyser le cadre stratégique de la migration de retour au Cameroun se pose. Autrement dit, quelle sont les instruments stratégiques de la politique de mobilisation de la diaspora pour le développement du Cameroun ? Quels en sont les déterminants, acteurs, enjeux et contraintes ?

Contribution :
Cette thèse apportera une contribution à la littérature sur la migration de retour d’une manière générale et au Cameroun en particulier, un sujet qui demeure sous-exploré et qu’il importe de baliser davantage. La nécessité d’un travail de fond sur les dispositifs stratégiques requis pour mieux gérer cette question transversale semble donc se poser naturellement. Par ailleurs, le manque de données et d’expertise justifie en partie la lente construction de la nouvelle politique migratoire au Cameroun comme un peu partout en Afrique. Pourtant, comprendre les déterminants du retour et analysant les processus de fabrication de la politique migratoire permettront aux autorités publiques d’élaborer des politiques plus efficaces. Ainsi, les résultats obtenus et les recommandations formulées dans le cadre de cette recherche constitueront un outil essentiel pour les chercheurs et les décideurs en charge de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique migratoire du Cameroun et plus particulièrement de la gestion des migrations de retour.
Par ailleurs, en analysant le rôle des différents acteurs impliqués dans la gestion des migrations de retour, les rapports de force ainsi que les ressorts de la gouvernance des migrations, ce travail de recherche prend en compte l’intégralité du processus institutionnel là où la plupart des études en sciences sociales se focalisent sur les dispositifs de retour et de réinsertion dans les pays d’immigration. De même, la prise en compte de plusieurs variables dans l’analyse des motivations du retour est un apport supplémentaire qui s’avère capital pour cerner les contours et enjeux de cette question transversale. Enfin, ce travail propose une contribution substantielle à l’évaluation de la pertinence et l’efficacité des programmes d’aide au retour à travers une analyse post-retour dans le pays d’origine. Cette analyse est très peu présente de la littérature existante sur la question des migrations de retour et particulièrement en Afrique.

Publication :
« Partenaires internationaux et accompagnement des migrants de retour au Cameroun : Cas du Programme Migration pour le Développement du GIZ/CIM », Edilivre, 2018, 126 p.

ISBN 9782414232000 https://www.edilivre.com/partenaires-internationaux-et-accompagnement-des-migrants-de-ret.html/

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