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Michalon, B. (2003). Migrations des saxons de roumanie en allemagne : mythe, interdépendance et altérité dans le "retour". Unpublished PhD thesis, Univ. Poitiers.
Added by: MIGRINTER (23 Jan 2015 16:19:07 UTC) |
Resource type: Thesis/Dissertation BibTeX citation key: Michalon2003a View all bibliographic details ![]() |
Categories: General Keywords: Allemagne, Allemands, altérité, diaspora, identité d'origine, mémoire collective, retour, Roumains, Roumanie, Saxons Creators: Michalon Publisher: Univ. Poitiers |
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cote
T 85
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Langue doc
fre
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Abstract |
La thèse de géographie présentée a pour objectif de comprendre un type de migration qualifié de " migration ethnique " ou de " retour " dans la littérature scientifique spécialisée. Le cas d'étude choisi est celui des Saxons de Transylvanie (une région du centre de l'actuelle Roumanie). Les Saxons sont une des minorités dites " allemandes " présentes en Roumanie, dans l'ensemble de l'Europe centrale, orientale, et dans l'ex-U.R.S.S. La migration de ces Allemands vers la République Fédérale d'Allemagne a été initiée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Les migrants qui en proviennent sont nommés Aussiedler. Dans une perspective de géographe, travailler sur ce type particulier de flux migratoire amène donc à interroger les rapports entre deux éléments : les processus de catégorisation ethnique des Saxons d'une part, les pratiques socio-spatiales d'un groupe en migration d'autre part. D'emblée, on peut dire que les " migrations ethniques " sont fondées sur un paradoxe : les (futurs) migrants se déplacent vers un pays dans lequel ils n'ont jamais Vécu (1). Toutefois, ils se considèrent et sont considérés comme affiliés à ce pays par l'ethnicité, l'ascendance. Les recherches menées ont permis de lever ce paradoxe. L'argument central est le suivant : la " migration ethnique " (ici appréhendée par l'exemple saxon) est un jeu sur les usages et significations de l'identité et de son pendant, l'altérité. Ce jeu identitaire pratiqué par les migrants saxons vise à pouvoir jouer sur les espaces, à s'inscrire dans différents espaces. Grâce à la croyance en une généalogie commune, une contiguïté géographique est créée entre les membres du groupe dispersé en migration : en se revendiquant à la fois de la germanité et de Transylvanie, les migrants saxons cherchent à être à la fois ici et là-bas, à la fois en Roumanie et en Allemagne. L'analyse empirique de longue durée conduite auprès des migrants en Roumanie et en Allemagne a démontré que cette idée majeure se décline en trois temps. D'abord, la croyance en une généalogie germanique des Saxons, croyance alimentée depuis le Moyen Age, est le support sur lequel la migration de Roumanie à l'Allemagne est instaurée après 1945. Un mythe du " retour " dans la " mère-patrie " est alors élaboré par les Saxons, et est soutenu par les dirigeants de la R.F.A. et de la Roumanie. Mais, dans un second temps, loin d'être abandonné, ce mythe est maintenu et transformé par les migrants saxons installés en Allemagne. Tout en se revendiquant de la société allemande, ils peuvent ainsi préserver leur spécificité et entretenir leurs liens à la Roumanie. Dans un troisième temps, cette volonté manifeste de continuer à faire partie de la société roumaine tout en étant éloignés a des répercussions complexes, d'ordres économiques, politiques et sociaux, en Roumanie. Elle alimente la circulation des Saxons entre les deux pays et entraîne d'autres ressortissants roumains dans la mobilité ; elle sous-tend l'action de l'association politique représentative des Allemands (dont les Saxons) auprès des gouvernants roumains ; elle explique les multiples modes de participation des Saxons à leurs localités de départ en Transylvanie. En fin de compte, le résultat de cette migration est lui-même paradoxal : c'est parce qu'ils ont pu s'installer en Allemagne que les migrants saxons revendiquent aujourd'hui leurs relations étroites à la société roumaine. Les logiques de fonctionnement de l'espace migratoire saxon sont appuyées sur les négociations identitaires du groupe.
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Notes |
Sous. la dir. de Michelle Guillon
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